Pourboires Kilimanjaro : nos conseils sur les meilleures pratiques et les enjeux éthiques.

Mathilde | 31 Mai 2024 | Guide Voyage | 0 commentaire(s)

Les défis associés au tourisme en Tanzanie sont nombreux, mais pour le voyageur averti, ils ne sont pas insurmontables. Stanley Manimo, directeur d’Osiwoo Safaris et ancien guide sur le Kilimanjaro, se livre à une discussion transparente pour éclairer les voyageurs sur les enjeux des pourboires lors de l’ascension du Kilimanjaro pour un trek responsable et réussi !

Tumbili Voyages : « Stanley, une simple recherche avec les mots clés « pourboires Kilimanjaro » ou « tip » -en anglais- révèle de nombreuses recommandations des agences. On suggère souvent de remettre des pourboires au guide ou directement aux porteurs à la fin du trek. Quelle est la meilleure pratique selon vous ? »
Stanley : « Il est courant que le guide principal sélectionne une partie de son équipe, tandis que l’agence en choisit une autre. Ainsi, le guide peut parfois favoriser ceux qu’il connaît, voire tout garder pour lui. Si des pourboires sont prévus, il est préférable de les remettre individuellement et en mains propres dès la fin du trek. »

Tumbili Voyages : « Cela évite donc toute dérive potentielle ? »
Stanley : « Oui, à condition que vous ayez bien identifié les membres de votre équipe au début du trek. Cependant, il arrive parfois que quelques porteurs s’ajoutent à votre équipe le dernier jour. Vous commencez avec 6 porteurs et 2 guides, et vous vous retrouvez à donner des pourboires à 12 personnes ! Dans notre agence, Osiwoo Safaris, nous présentons votre équipe dès le premier jour, en veillant à recruter des guides non seulement expérimentés mais aussi honnêtes. Ces dérives sont malheureusement fréquentes en raison des conditions de travail difficiles auxquelles sont confrontées les équipes. »

Tumbili Voyages : « Parlez-nous de ces conditions de travail. »
Stanley : « Les porteurs sont souvent de jeunes Chaggas, déscolarisés précocement et sans soutien familial. On leur confie les tâches les plus ardues lors de leurs premières ascensions, comme un rite d’initiation. Les plus forts s’en sortent avec un léger mal des montagnes, mais d’autres abandonnent, voire développent un œdème. Ensuite, c’est l’attente interminable pour recevoir leur salaire de l’agence employeuse, parfois accompagnée de menaces. C’est un travail difficile et il n’est pas rare de voir les équipes dépenser leur salaire en alcool après une semaine en altitude. Il y a même des cas de décès parmi les porteurs, discrètement évacués de la montagne. »

Tumbili Voyages : « Il est difficile d’imaginer cette réalité lorsque l’on réserve une ascension du Kilimanjaro auprès d’une agence européenne. »
Stanley : « Exactement. Et la situation a été exacerbée par l’instauration des recommandations de pourboires. Au fil du temps, elles ont évolué de simples suggestions à des injonctions, au nom d’une prétendue tradition qui n’a jamais existé. Après les porteurs, les guides et cuisiniers ont pensé, pourquoi pas nous ? Puis les guides et cuisiniers de safari, les chauffeurs, les guides locaux. C’est là que les patrons se sont dit, « puisqu’ils ont de bons pourboires, pourquoi les payer ? Les embaucher, c’est déjà leur donner une chance. » Depuis l’instauration de la pratique des pourboires, les porteurs sont moins payés. Et la motivation des travailleurs dépend souvent de la quantité de pourboires qu’ils pourraient potentiellement recevoir. Cela crée des situations dangereuses en montagne. »

Tumbili Voyages : « Les agences européennes sont-elles au courant de ces problématiques ? »
Stanley : « Non, de nombreux agents ignorent ce qui se passe réellement sur la montagne. Ils achètent des prestations et certifient des bonnes pratiques sans avoir une réelle visibilité. Cependant, certaines agences font des efforts considérables en dispensant des formations et en surveillant attentivement le bon déroulement des ascensions. Cela demande du temps et de l’énergie. »

Tumbili Voyages : « Comment évitez-vous ces problèmes dans votre agence ? »
Stanley : « Pour commencer je me sens responsable du bien-être de mes employés. Je les considère comme des professionnels, passant du temps avec eux, écoutant leurs besoins. J’ai toujours préféré être un grand frère qu’un patron ! Je me soucie beaucoup de leurs conditions de travail et ils me le rendent bien. Je demande à mes porteurs comme à mes guides de safari de ne pas solliciter de pourboire, c’est une condition d’embauche. En revanche, je les rémunère entre deux et trois fois plus que dans d’autres agences. Ils comprennent que l’entreprise valorise leur travail par le salaire alors qu’ailleurs ils sont dans une dépendance financière avec le client, dans l’attente d’être récompensé, en fonction de la satisfaction ou des moyens de celui-ci. »

Tumbili Voyages : « Vos tarifs ne sont-ils pas plus élevés alors ? »
Stanley : « Non, en fin de compte, le client ne paie pas plus cher. Nos tarifs incluent la part de pourboire que d’autres agences demandent en espèces. Plutôt qu’un cadeau des clients, c’est un salaire de l’entreprise. Cela change symboliquement la dynamique.”

Avec des valeurs profondes, un engagement envers le bien-être de son équipe et une approche sans sollicitation de pourboires, Osiwoo Safaris, sous la direction chaleureuse de Stanley Manimo, offre une expérience unique et éthique pour votre ascension du Kilimanjaro.
Si vous rêvez de découvrir cette majestueuse montagne tout en soutenant une équipe dédiée et respectueuse, votre aventure commence ici avec Osiwoo Safaris, le partenaire privilégié de Tumbili Voyages et Safaris.

Pour aller plus loin, n’hésitez pas à découvrir notre article foire aux questions : Comment préparer son ascension du Kilimanjaro de manière éthique avec Tumbili Voyages ?

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